Les coulisses
Organdi, un très joli mot redécouvert dans un livre et qui a inspiré cette chanson sur le thème difficile, insoutenable de l'inceste. Le texte est écrit en se mettant dans la peau de cette enfant qui tout en sentant le trouble et le dégout de la situation, faute de référence se demande si c'est normal, si tous les hommes sont comme ça, en questionant même son avenir d'épouse ou de mère. La peur se dispute à la honte, le silence à la révolte. La maman se réfugie derrière ce geste d'habillage de l'enfant pour ne pas voir, ne pas savoir et l'enfant espère que cette robe la fera retomber dans l'insouciance de l'enfance comme si cette robe d'organdi était la fin du cauchemar.
La chanson est sobrement arrangée avec un léger crescendo philharmonique dans une atmosphère mélancolique dégagée par une guitare classique, un piano et un orchestre de cordes et surtout une interprétation de Vibe tout en émotion.
Paroles
Quand le soir tombe et que les néons s’estompent
Je vois des ombres qui se dessinent dans la pénombre
Quand la nuit se tait
Suis-je coupable de lui dire trop de mots d’amour
Les entend-il seulement mes appels au secours
Ai-je d’autre choix que d’accepter l’offense
Et je me mure, me protège, me réfugie dans le silence
Quand le soir, tous ses démons l’envahissent
Je ferme les yeux, je me tais, je me terre et m’éclipse
Réveille moi quand tout sera fini
Et que maman me mettra ma belle robe d’organdi
Dans le mensonge, plus on va loin, moins on revient
Et quand j’y songe, s’il me touche, c’est qu’il m’aime bien
Quand la conscience se tait,
Suis-je coupable de ne plus dire de mots d’amour
Car les coupables courent et s’enfuient, s’enfuient toujours
Même si personne ne les poursuit, ils courent, ils courent
Et transpirent à chaque pas, chaque regard de leur parcours
On a souvent moins peur de ses bourreaux
Que de la révolte qui pourrait mettre fin à tous les maux
Réveille moi quand tout sera fini
Et que maman me mettra ma belle robe d’organdi
S’il est vrai qu’un jour il faudra rendre compte
A qui reviendra la peine à qui la honte
Quand tout le monde se tait,
Serai-je capable demain de dire des mots d’amour
Saurais-je encore afficher mon bonheur au grand jour
Aurais-je un jour la force d’avoir un enfant
Mais avec qui si tous les hommes aiment tant la chair de leur sang
Et si même mon fils devenu grand
Ne pouvait s’empêcher d’aimer autant son enfant
Réveille moi quand tout sera fini
Et que maman me mettra ma belle robe d’organdi
